Dans la Bibliographie lyonnaise[1], M. Baudrier rapporte un contrat postérieur de huit années à la déclaration du 10 septembre 1572 : Le « samedy 20 février 1580, Denys Cotterel, compagnon imprimeur, s’afferme, lui et ses services, à Pierre Michel, maistre imprimeur à Lyon, pour un an à partir du 1er mars prochain, pour le prix de 12 écus d’or[2], payables par quart de trois mois en trois mois. Pierre Michel promect nourrir Denys Cotterel des despends de bouche, lui fournir couche et logis comme il est de coustume ; promect aussi ledit Cotterel de non absenter, ni servir à autre s’il n’y a cause légitime. »
À ce contrat ajoutons encore le suivant : « 1er juillet 1598 : Benoit Laroche, dit Torchon, compagnon imprimeur, loue ses services, moyennant la somme de 12 écus par an, à Thibaud Ancelin. Outre son gage, Ancelin promet l’entretenir bien honnêtement de ses dépens de bouche, couche et chauffe[3]. »
« En 1626, à Troyes, on rencontre encore des contrats où il est stipulé que le compagnon sera logé, nourri, couché[4]. »
En 1643, d’après M. Morin, Sébastien Moreau est embanché, à Troyes, chez Nicolas Dupont, à raison de 13 sols par jour, plus « le lict, hostel, feu et lumière ».
Le 18 juin 1654, Nicolas Martin s’engage à travailler pour Edme Nicot, imprimeur à Troyes, moyennant 13 sols par jour[5], plus sans aucun doute les avantages accordés à Sébastien Moreau.
- ↑ Première série, p. 106.
- ↑ D’après M. Mellottée (Histoire économique de l’Imprimerie, p. 313), en 1575, l’écu d’or équivaut à 3 livres tournois. La livre tournois, d’après sa teneur en argent et son pouvoir d’achat, représente une valeur réelle de 8 fr. 64 de notre monnaie. L’écu d’or vaut ainsi, exprimé en francs, 25 fr. 92 ; et les 12 écus d’or représentent, pour un ouvrier compositeur de 1905, 311 francs. — Par une suite de déductions assez longues, M. Mellottée estime qu’un compagnon payé dans les conditions de l’édit de 1571, c’est-à-dire non nourri, ni logé, recevait un salaire annuel de 1.000 francs environ (1905), soit à peu près 4.000 francs en 1923. Nous avons vu antérieurement (p. 494) qu’en 1557 un correcteur, Philippe Romain, recevait un salaire semestriel équivalent approximativement, en 1923, à 3.500 francs (soit annuellement 7.000 francs).
- ↑ Bibliographie lyonnaise, 1re série, p. 232.
- ↑ P. Mellottée, Histoire économique de l’Imprimerie, t. I, p. 309.
- ↑ D’après les calculs de M. d’Avenel les 13 sols de 1654 ne correspondaient plus qu’à 2 fr. 90 de notre monnaie (1905) (11 francs en 1923), alors qu’en 1572 les 7 sols représentaient 4 fr. 50 (17 francs en 1923).