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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/585

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anglais, allemand, italien, espagnol ; cours de grammaire supérieur ; traités d’algèbre, d’arithmétique, de chimie et de physique, d’histoire naturelle et de botanique ; et, pour doubler les dictionnaires, ce qui ne gâte rien, traités d’histoire et de géographie. — Les manuels typographiques sont nombreux ; tous, on le sait, sont, à leur manière, excellents et par la forme et par le fonds. Un correcteur doit avoir à cœur de posséder, pour lui seul, celui qu’il estime, qu’il juge le meilleur entre tous. Si le patron met à la disposition de ses employés, afin de leur permettre une comparaison toujours instructive, un certain nombre de traités, il doit imposer à son personnel l’obligation stricte de ne pas s’écarter d’une marche régulière et uniforme, quelles que puissent être les divergences des auteurs.

La bibliothèque pourrait, d’ailleurs, s’augmenter, et aussi s’orner, de nombre de travaux, les meilleurs, exécutés par la Maison. L’instruction d’un professionnel se forme autant par la recherche et la connaissance des erreurs commises que par la constatation qu’il peut faire de la perfection du travail exécuté. Fréquemment même il est indispensable que le correcteur puisse consulter les travaux antérieurement imprimés, surtout lorsqu’il s’agit de labeurs composant une encyclopédie, d’ouvrages comprenant une série de volumes, de livres édités pour le compte ou par les soins d’un même auteur, de périodiques, etc. Dans les imprimeries où la préparation du manuscrit n’est pas effectuée d’une manière régulière, cette collection particulière de la bibliothèque viendra heureusement en aide à la mémoire du correcteur pour la marche. Sans doute l’instruction remise habituellement avec chaque manuscrit ne devra point être supprimée ; le correcteur lui-même ne devra point négliger de prendre les notes habituelles ; mais, si un détail a été omis, si un cas embarrassant se présente, l’un et l’autre seront plus aisément solutionnés, parce que peut-être ils auront déjà été rencontrés dans un autre volume, ou pourront être assimilés à un précédent exemple.

À tous égards, la création d’une modeste bibliothèque à l’usage du personnel de la correction s’impose donc. On ne saurait trop féliciter les maîtres imprimeurs qui ont eu cette initiative, et les remercier d’entendre aussi largement leurs devoirs à l’égard d’un personnel par ailleurs si souvent sacrifié au profit mal entendu de prétendus intérêts généraux.