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LES CORRECTEURS EN PROVINCE
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en Piémont, où il devint conseiller du Conseil secret et maître des requêtes de Philibert, duc de Savoie ; il mourut en 1565[1].

Bourbon Nicolas dit l’Ancien[2] naquit à Vendeuvre, près de Bar-sur-Aube, en 1503. Fils d’un maître de forges, il se rendit si habile dans les belles-lettres et surtout dans la langue grecque que Marguerite, reine de Navarre, lui confia l’éducation de sa fille Jeanne d’Albret, mère de Henri IV. En 1536, Bourbon était peut-être correcteur aux gages de Philippe Rhoman[3] (alias Romain), chez lequel il faisait imprimer son travail Nicolai Borbonii Vandoperani Lingonensis ΙΙαιδαγωγεἲον. Il était d’ailleurs en relations avec tous les lettrés de son temps, Érasme, Macrin, Clément Marot, François de Thou, et particulièrement avec Sébastien Gryphius, l’imprimeur lyonnais, chez lequel il travailla et qui lui imprima, en 1538, Nugarum libri octo. Ce travail fut diversement apprécié, si l’on en juge par le quatrain suivant de Joachim du Bellay, qui eut quelques rapports d’amitié avec l’auteur :

Bourbon dans ses œuvres nouvelles
Ne montre pas un grand talent,
Mais, en les nommant Bagatelles,
Il fait preuve de jugement.

Après quelques années de séjour à la cour de Navarre, Nicolas Bourbon se retira à Candes, en Touraine, où il mourut en 1550.

Gilbert Ducher, né à Aigueperse, en Auvergne, étudia le droit à Toulouse. En 1522, alors qu’il était correcteur à Paris chez Pierre Vidoue, Ducher fut chargé de diriger l’édition des Commentaires de César. Ce travail, annoté par Pierre Danès, professeur au Collège de France, était publié par Pierre Petit, de Fontenay-aux-Roses ; c’est ce dernier qui, dans sa dédicace à Georges Cognet de Lyon, professeur au Collège des Bourguignons, nous révèle le nom du correcteur et fait le plus grand éloge de son savoir. En 1526, Ducher revise une édi-

  1. Bibliographie lyonnaise, 8e série, p. 131.
  2. Ibid., 5e série, p. 6, et 8e série, p. 98 et 118.
  3. « Philippe Rhoman, dont la véritable profession était celle de correcteur d’imprimerie, a aussi travaillé comme compagnon imprimeur, et n’a été qu’accidentellement éditeur. » (Bibliographie lyonnaise, 10e série, p. 388.)