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Page:Burnouf - Introduction à l’histoire du bouddhisme indien.djvu/318

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INTRODUCTION À L’HISTOIRE


de M. A. Rémusat, celui qui enjoint au Religieux de s’asseoir auprès d’un arbre, et de ne pas chercher d’autre abri. Le mot vrĭkchamûlika signifie en effet « celui qui est près de la racine d’un arbre. » Ici encore le terme du Vocabulaire pentaglotte est sanscrit, car en pâli cet article s’écrit Rukkhamûlikangga. La version tibétaine est ici d’accord avec nos explications ; elle remplace le terme qui nous occupe par ces mots : Ching-drung-pa, « celui qui est auprès d’un arbre. »

Le neuvième article est écrit Âbhyavakâçikaḥ ; c’est le onzième paragraphe de la liste de M. A. Rémusat, lequel enjoint au Religieux de s’asseoir par terre. Le Vocabulaire pentaglotte suit encore ici des originaux sanscrits ; car en pâli cet article est écrit Âbbhokâsikangga. Les Singhalais donnent de ce terme une interprétation exacte, quand ils disent qu’il exprime l’injonction qui est faite au Religieux de vivre en plein air, sans s’abriter jamais sous un toit ni dans une maison. Cette explication résulte clairement du sens d’avakâça, « espace ouvert. » Il importe de rapprocher cette défense de la précédente ; et on doit en conclure que le seul abri sous lequel pût se réfugier le Religieux était l’ombre des arbres, près du tronc desquels il lui était permis de s’asseoir. La version tibétaine se donne ici un peu plus de latitude ; en effet, l’expression Blag-ba-med-pa signifie, si je la comprends bien, « celui qui n’a pas ses aises. »

Le dixième article est écrit Smâçânikaḥ ; c’est le neuvième article de la liste de M. A. Rémusat, et il enjoint au Religieux de vivre au milieu des tombeaux. Ici encore nous avons un terme purement sanscrit et facile à distinguer de la forme pâlie, qui est sosânikangga. Suivant les Singhalais, cet article n’ordonne au Religieux que des visites temporaires aux lieux où l’on dépose les morts ; il faut qu’il se rende de temps en temps dans un cimetière, au milieu de la nuit, pour y méditer sur l’instabilité des choses humaines. La version tibétaine est ici parfaitement exacte : les mots Durkhrod-pa signifient en effet « celui qui est dans les cimetières.

Le onzième article est écrit Nâichadikaḥ ; c’est le douzième paragraphe de la liste de M. A. Rémusat, celui qui enjoint au Religieux d’être assis et non couché. Nous avons ici encore un terme sanscrit parfaitement reconnaissable ; la forme pâlie de la liste singhalaise est Nesadjdjikangga. Suivant Clough, cet article enjoint au Religieux de dormir dans la position d’un homme assis, et de ne pas se coucher. Les Tibétains remplacent ce terme par l’expression Tsog-pupa, que nos dictionnaires traduisent ainsi : « celui qui est assis une jambe repliée sous le corps. »

Le douzième article est écrit Yâthâpam̃tari ; il répond au troisième para-