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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/128

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PRÉFACE.

prétendaient, sur de simples conjectures, reporter la civilisation indienne bien avant les premiers commencements des plus vieilles sociétés connues.

Ramenée ainsi à l’’étude impartiale des monuments littéraires de rinde, la critique les voit se classer dans un ordre successif, dont les dates ne sont pas encore fixées avec précision, mais dont les grandes divisions sont déjà nettement indiquées. Dans les temps les plus rapprochés de nous paraissent les productions des sectes qui ont pris, pour objet de leur adoration, quelques-unes des divinités principales du Panthéon indien. En même temps que les sectes se développent et se multiplient, on voit s’exécuter les grands et nombreux travaux d’interprétation et de critique, qui sont déjà florissants au vu*’siècle de notre ère. Cette période est l’âge moderne de la littérature sanscrite, mais les ouvrages qu’elle fait naître ne sont que des imitations, des développements et des interprétations de. monuments beaucoup plus anciens, qui forment la base véritable de la culture brahmanique. Ces monuments, dont la date précise n’est pas connue, précèdent manifestement tous ceux qui sont nés dans la période que je viens d’indiquer ; ils sont également antérieurs, pour la plus grande partie, à la révolution opérée par le Buddhisme dans f Inde six siècles au moins avant notre ère. Cette révolutioj^, dont on a retrouvé de si curieuses traces dans les inscriptions de lest et de l’ouest de la presqu’île, acquiert ainsi une importance immense dans l’histoire philosophique de l’Inde. Placée entre la littérature brahmanique desVêdas, dont elle reconnaît l’existence quoiqu’elle en conteste l’infaillibilité, elle précède la renaissance et la transformation de cette littérature, à côté de laquelle elle avait élevé des monuments que nous ont conservés les livres sanscrits du Népal, et les livres pâlis de Ceylan. Elle divise ainsi