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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/138

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PRÉFACE.

Sâyana qui eqtend ie texte comme il suit ; La quatrième partie de sa substance se trouva de nouveau ici-bas, c’est-à-dire qu’elle ne cesse de revenir par suite des phénomènes de la création et de la destruction ; le Bhagavat aussi dit bien, que la totalité de cet univers n’est qu’une portion de l’Esprit suprême, dans le vers suivant : Je subsiste [indépendant], après avoir fondé la totalité de cet univers, avec une seule portion de ma substance. [Bhagavadgitâ, ch. X, st. 43, 1. 3.] Puis revêtant sa Mâyâ, multiplié, c’est-à-dire devenu distinct et multiple sous les formes des Dêvas, des honmies et des animaux, il a pénétré, c’est-à-dire il a occupé, en faisant quoi ? en [le] prenant pour but, premièrement ce qui vit de nourriture, c’est-à-dire l’être doué de sensibilité auquel appartiennent les fonctions de la nutrition et autres, ou encore l’être doué de vie, en d’autres termes la science, et secondementce qui ne vit pas de nourriture, c’est-à-dire l’être qui n’est doué ni de sensibilité ni de vie, c’est-à-dire les montagnes, les fleuves et les autres corps matériels. Ce sont là les deux choses qu’il a occupées, après qu’il fut devenu lui-même multiple. » On voit par là que la traduction de Golebrooke n’a pas pour elle le commentaire de Sâyana, en même temps qu’on trouve dans ce commentaire même quelques-uns des éléments du sens développé par la stanee 20 du JBhàgavata. Le terme de fcpsat^ que, sur l’autorité du Dictionnaire de M. Wilson, j’avais traduit par « cet Être « qui pénètre toutes dioses, » doit, d’après Sâyana, se traduire par « s^étant multiplié

« [sous des formes distinctes], » ce qui revient à la glose de Çridhara, qui, en l’absence de celle de Sâyana, était assez obscure : firiâ^ 53" fWfîM^ « Celui qui va complétement vers chaque forme distincte, • . c’est-à-dire Purucba devenant multiple. Le Bhâgavata fait, de la pensée du Mantra, une application purement humaine qui lui enlève une partie de sa généralité, et Çridhara développe ce sens, en voyant dans les mots « la nourriture et l’abstinence de « nourriture, > 1® les moyens d’obtenir les jouissances (c’est-à-dire la vie de ce monde), 2"" la délivrance (c’est-à-dire l’immortalité). Je terminerai ce que j’ai à dire sur cette stanee védique en remarquant qu’il faut sans doute, dans le premier Pàda, réunir par une crase qui n’est pas sans exemple les mots 3^ et S^ et dans le troisième, scander fêrjH^, ou, à la manière brahmanique, fo^lgêi^*, on a encore le dioix, pour ce Pàda, de faire porter la résolution que je propose sur le verbe anin>i ? ï^= : fâmn^nX : ^ Cette stanee est reproduite avec quelques additions dans la stanee 2 1 du Bhâgavata. Je m’éloigne encore ici du sens adopté par Colebrooke, en m’appuyant sur la glose de Sâyana, dont voici un extrait : • Cette « stanee n’est que le développement de la « précédente : De lui, c’est-à-diredePurucha,

• naquit Virâdj, qui a pour corps l’œuf de « Brahmâ. Cet Être s’appelle Virâdj, parce « queloutes les substances apparaissent dis • tinetement en lui. Purucha s’établissant le

• directeur suprême de ce corps, (Âdhi-Punicha ) naquit en tant que Purudia ( Esprit « individuel), et il devint la personne qui t s’attribuait ce corps. Cet Être, que dans le