Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/254

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crifier au feu, et de présenter aux Brâhmanes une offrande composée de sésame, d’or, d’une vache et d’une portion de terre, étant entré dans la maison pour se prosterner devant ses maîtres spirituels, n’y vit plus ses vénérables parents (Vidura et Dhrĭtarâchṭra), ni la fille de Subala.

30. En proie à une vive inquiétude, il demanda à Sam̃djaya, qu’il voyait assis : Fils de Gavalgaṇa ! où est notre vieux père privé de la vue, et notre mère qui gémit sur le meurtre de ses enfants, et notre oncle paternel si bienveillant pour nous ?

31. Coupable imprévoyance ! serait-ce que mon malheureux oncle, dont tous les parents ont été tués, redoutant, ainsi que sa femme, quelque outrage, se serait jeté dans le Gange ?

32. Depuis la mort de Pâṇḍu notre père, nos deux oncles paternels nous protégeaient contre le malheur, nous tous leurs parents et leurs disciples ; et maintenant, où sont-ils allés ?

33. Désolé de leur absence, troublé par l’attendrissement que produisait en lui la pitié, l’écuyer ne voyant plus son maître, ne put, dans l’excès de sa douleur, faire aucune réponse.

34. Mais bientôt essuyant ses larmes avec ses mains, et rappelant le courage en son âme, il adressa ces paroles au roi Adjâtaçatru, en songeant aux pieds de son maître.

35. Guerrier puissant, joie de ta race ! je ne connais pas le dessein de tes magnanimes parents, ni celui de Gândhârî, car j’ai été trompé par eux.

36. Sur ces entrefaites arriva le bienheureux Nârada, avec Tumburu. Le roi accompagné de ses jeunes frères, se levant et se prosternant avec respect, adressa ces paroles au solitaire :

37. Bienheureux sage ! je ne sais ce que sont devenus mes parents. Où sont-ils allés en partant d’ici ? Où est allée aussi ma malheureuse mère qui gémit sur le meurtre de ses enfants ?

38. Tu le sais, toi qui te montrant à moi comme un vaisseau sur l’océan sans bornes, m’en fais voir l’autre rive. — Le bienheureux Nârada, le meilleur des solitaires, lui répondit en ces termes :

59. Ne plains aucun mortel, ô roi ! car l’univers est dans la dé-