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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/321

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dont le mouvement, en lui faisant éprouver l’impression d’un frottement agréable, l’invitait au sommeil.

14. Revêtant, pour détruire les ennemis redoutables des Dieux, la forme d’un homme-lion dont les sourcils contractés et les dents qui s’entre-choquaient, rendaient la face effrayante, il saisit le roi des Dâityas, au moment où il s’élançait contre lui avec sa massue, et le renversant sur sa cuisse, il le déchira de ses ongles.

15. Le chef de la troupe des éléphants se baignant dans un lac, avait été saisi au pied par un crocodile d’une force immense ; effrayé, il fit entendre ces paroles, tenant dans sa trompe un lotus : toi Âdipurucha, seigneur de tous les mondes ! toi dont la gloire est pure comme un étang sacré ! toi dont c’est un bonheur que d’entendre seulement prononcer le nom !

16. Le bienheureux Hari n’eut pas plutôt entendu cette voix qui implorait son secours, qu’aussitôt armé du Tchakra, immense, soutenu sur les bras du Roi des oiseaux, il vint briser la gueule du crocodile avec son Tchakra, et, plein de compassion, il en retira l’éléphant, en le prenant par sa trompe.

17. Quoique né le dernier des enfants d’Aditi, leur aîné cependant par ses vertus qui lui donnèrent le pouvoir de franchir les mondes, le Dieu, directeur du sacrifice, revêtit la forme d’un nain, et feignant de ne vouloir que l’étendue de trois pas, il se saisit de la terre, marchant sans rien demander dans une route d’où les rois ne pouvaient le détourner.

18. Non, l’empire qu’il avait ravi aux Dieux n’était plus rien pour Bali, dont le diadème était arrosé par l’eau dans laquelle le Dieu aux grands pas s’était lavé les pieds, lorsque refusant de faire autre chose que ce qu’il avait juré, ce roi promit, en inclinant la tête, sa personne même à Vichṇu.

19. C’est Bhagavat lui-même, ô Nârada, qui satisfait de la dévotion toujours croissante qui t’animait, t’enseigna complètement la doctrine du Yoga, et te donna cette connaissance du Bhâgavata, qui éclaire comme un flambera la nature de l’esprit, et qu’obtiennent bien vite ceux qui cherchent un asile près du fils de Vasudêva.