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PRÉFACE.

vata, par la raison que le Bhâgavata défend Faction de manger de la. chair, par ce texte : « Que Thomme qui connaît à fond la loi, ne donne ni ne mange « dé chair dans une cérémonie funèbre (M. » Les défenseurs de la doctrine de la dualité attaquent aussi le Bhâgavata, par la raison que le Bhâgavata condamne la théorie de la dualité, dans le passage suivant : «Il y a du « danger poiu* celui qui adopte la doctrine de la dualité (^l. » Il y a plus : ils attaquent aussi le Véda, car dans le Vêda, TEtre suprême est déclaré exempt de qualités ; eux, au contraire, disent qu’il en a. Le Vêda établit l’identité de l’âme individuelle et de l’Etre suprême ; eux, au contraire, donnent comme une vérité la distinction de ces deux principes. Le Vêda dit que l’éther et le principe Manas sont créés ; eux, au contraire, les regardent comme n’ayant ni commencement ni fin. Le Vêda dit : « Le monde est né » de Mâyâ ; » eux, au contraire, parlent d’atomes P). C’est en avançant ainsi des opinions contraires au Vêda, qu’ils ne sont au fond que des Pâchandas (hérétiques). Or on leur donne ce nom, parce qu’ils détruisent [khandayanti ) la triple loi, qui çst désignée par le mot^a (protéger), car elle protège [ la société] ; ils ont en efiFet tous les caractères des hérétiques W. De plus, au temps de Mâdhava Sarasvatî (^), un certain Pan dita prétendit

^ Ce texte appartient en effet au Bhâgavata, et il se trouve 1. VII, ch. xv, st. 7.

^ Ce texte appartient également au Bhâgavata, et il se trouve 1. XI , ch. 11, st. Sy.

’ Ceci fait sans doute allusion aux opinions hétérodoxes des Vârhaspatyas , Tchârvâkas et autres, suivant lesquels la création est le produit de l’agrégation spontanée des éléments. (Wilson. Sketch ofthe rel, Secis, dans Asiat, Res. t. XVI, p. 4, note.) Peutêtre est-il seulement question ici des Vâiçêchikas, qui forment la seconde des deux divisions de l’école de Gâutama.

^ Cette explication du mot pâchanda n est pas nieilleure que celle qu eadonne M. Wilson , en avertissant que c’est une dérivation irrégùlière. Celle de notre texte repose en partie sur la permutation fréquente des deux lettres cr et ^, c& et kh ; mais elle est peu admissible , parce que s’il est vrai que^

dans les dialectes vulgaires de l’Inde We^ch dévanâgari devienne très-souvent w kh, il n’y a pas, à ma connaissance, d’exemple d’une semblable permutation en sanscrit. Je ne me rappelle que le mot mrs (multitude ) , que les copistes confondent souvent , et peut-être à tort ; avec wn { partie) , dans le composé qpcrain (masse de lotus).

  • Il est très-probable que ce nom ne désigne

pas d’autre personnage que Mâdhava , dont il a été parlé plus haut ; car on sait que le mot de Sarasvatî, qui terminé ce nom, est un des dix titres que prenneiit d’ordinaire ceux qui entrent dans la •secte, des Daçanâmis. (Wilson, Sketch of the relig. Sects, dans Asiat, Res. tom. XVII, pag. 181, texte. et note.) Or il est certain que Mâdhava faisait partie de cette secte. *(Wilson , Asiat, Res, t. XX , p. 3 et A ; Mack, Coll. préf. pag. cxu et cxni, tom. II, pag. 3o.)