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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/80

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PRÉFACE.

soit reconnu que ia Bhagavad^t ne commence [réellement] qu’aux mots : « Tu pleures des êtres qu’il ne faut pas pleurer , » cependant ^ parce que la partie -du texte qui précède ces paroles sert d’intaroduction au livre, cette partie même appartient à la Gitâ[1]. Ce raisonnement s’applique de même au premier chant du Bhâgavata.

Il y a un axiome qui dit que les méchants méprisent les hommes vertueux, aimés de Hari, qui admettent un Etre suprême en disant : «Celui « qui, d’insaisissable aux sens, est devenu saisissable. »0r, cela posé, est-ce donc quelque chose de bien difficile pour ceux qui attaquent le Bhâgavata , que d’attaquer Bhagavat lui-même ? On dit ordinairement que celui quiconnaît la supériorité du mérite d’un autre est toujours occupé à le blâmer ; il n’y a rien là d’étonnant. La maxime qui dit : « La femme du Kirâta qui « habite la forêt , négligeant la perle qui’ prend naissance dans les bosses « frontales de l’éléphant, se pare de la graine de la Gundjâ, » cette maxime comprend certainement, dans les quatre termes dont elle se compose, l’homme qui attaque Bhagavat et le Bhâgavata[2].

« gavata [qui commence au troisième livre]. « Voilà pourquoi il a ait : // ne faut pas « concevoir an doute ainsi conçu : il y a an « autre livre nommé Bhâgavata, > On voit que ce qui , dans cette discussion , appartient en propre à Çridhara Svâmin , c^est la dernière proposition que je viens de transcrire. . C’est seulement là, en effet, ce que donnent le ms. de la Bibliothèque du Roi et rédition bengalie. Tout le reste est dû à quelque copiste instruit qui a inséré dans le ms. appartenant aujourd’hui à la Société Asiatique , une discussion analogue à celle qui fait l’objet de notre traité.

^ . Ce qu’avance ici notre auteur est, en effet, fondé sur une opinion généralement admise par les copistes et par les commen< tateurs de la Bhagavadgitâ. Dans un ms. de ce bel ouvrage, cpie je dois à l’amitié de sir Graves Haughton , la stance que rappelle notre traité est appelée le Vîdja, ou le germe , la racine de la Bhagavadgitâ. Cette stance , qui est la onzième du second cha-

pitre , est , en effet , le conunencement véritable de l’exposition des idées qui constit ? ient Je fond de ce poème philosophique. Cette indication du Vidja ou du germe de la Bhagavadgitâ, fait partie d’un court index conçu à la manière védique, et à l’imitadon de ces brèves analyses qui précèdent chaque hymne des Yêdas. En voici le commencement d’après le ms. que je viens de citer : • Dans ce Mantra, qui est la guirlande du chant du bienheureux Bhagavat , « le Rïchi^ c’est le bienheureux Védavyâjsa ; «le mètre, c’est la mesure Ànuchtubh ; le « divin Krïchna, qui est l’Esprit suprême, « en est la divinité, etc. » La suite ressemble beaucoup au préambule d’un hymne de l’Atharvacvêda, qui est traduit dans le Qaarterly Orientai Magazine, t. IV, p. 3oo.

2 Je ne sais si j’ai exactement saisi le sens de ce passage, et si j’ai eu raison de faire rapporter les mots âli ;j ^^ à la pensée exprimée par les deux vers du texte. J’ai supposé que l’ennemi du Bhâgavata

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