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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/12

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Préface de mon premier volume. Quoiqu’elle ait le mérite de ne pas être copiée sur cette édition, elle n’est pas entièrement exempte de fautes, et elle renferme en plus d’un endroit des irrégularités grammaticales qu’on ne trouve pas dans tous les manuscrits. Cette observation mérite d’autant plus d’attention, que l’auteur du Bhâgavata Purâṇa s’est trop souvent écarté des règles de l’école classique de Pâṇini, et qu’il s’est permis des licences qui n’ont pas toujours pour excuse les nécessités du mètre. C’est même un des caractères de sa poésie, caractère qui en atteste la date récente ; et on ne pourrait l’effacer sans supprimer un des traits dont le témoignage a pour la critique le plus de valeur. Mais il ne faut pas non plus l’exagérer ; et entre deux leçons dont l’une est grammaticale et l’autre ne l’est pas, il n’y a aucun avantage à choisir la seconde, quand la première ne contredit ni le sens ni le mètre. C’est là le principe qu’a suivi le plus souvent l’éditeur bengali, et que ne semble pas avoir toujours respecté celui de Bombay. Je ne m’en suis pas moins servi utilement de son texte ; et chaque fois qu’il s’est trouvé d’accord avec celui du Bengale et avec nos manuscrits les plus anciens, je l’ai adopté avec une entière confiance.

J’ai trouvé le même genre de secours dans le magnifique manuscrit du Bhâgavata que je dois à l’amitié de M. Saint-Hubert Theroulde. Ce volumineux exemplaire, qui n’est pas l’ouvrage le moins précieux que M. Theroulde ait rapporté de l’Inde, est écrit en dêvanâgari et daté de l’an de Samvat 1896, c’est-à-dire de 1840. Toute moderne qu’elle est, cette copie est d’une correction remarquable, qui pourrait même passer pour irréprochable, si le copiste n’y avait pas quelquefois oublié des syllabes et des mots entiers. Cet excellent manuscrit, qui est accompagné de la glose de Çrĭdhara, m’a été fort utile, et j’ai vu avec satisfaction qu’il se rapprochait