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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/122

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10. Mais le bienheureux Indra, jaloux de la félicité suprême dont jouissait Prǐthu, qui avait pour Seigneur Adhôkchadja, voulut y mettre obstacle.

11. Au moment où le fils de Vêna célébrait le dernier Açvamêdha en l’honneur du Chef des sacrifices, le Dieu rival du roi vint, sans être vu, enlever l’animal consacré.

12. Le bienheureux Atri aperçut le Dieu qui s’enfuyait à travers le ciel, couvert du vêtement des hérétiques comme d’une armure, et jetant par sa conduite de l’incertitude sur la loi.

13. Excité par Atri, qui l’engageait à tuer Indra, le fils de Prǐthu, monté sur un grand char, le poursuivit, plein de colère, en lui criant : Arrête ! Arrête !

14. Mais en voyant Indra sous ce déguisement, avec ses cheveux nattés et la poussière qui couvrait son corps, le prince crut que c’était Dharma revêtu d’un corps humain, et il ne décocha pas sa flèche contre lui ;

15. Atri excita de nouveau le prince qui avait renoncé à frapper le Dieu : Frappé, ami, ce destructeur du sacrifice, le grand Indra, le dernier des Immortels.

16. Poussé par ces paroles, le petit-fils de Vêna poursuivit, plein de rage, le Dieu qui fuyait à travers le ciel, semblable à Râvaṇa lorsqu’il était poursuivi par le Roi des vautours,

17. Alors quittant son déguisement et abandonnant le cheval au guerrier, Indra disparut à ses yeux ; le héros, reprenant la victime, retourna au sacrifice que célébrait son père.

18. À la vue de l’action héroïque du jeune homme, les Rǐchis suprêmes, ô seigneur, lui donnèrent le nom de Vidjitâçva (celui qui a conquis le cheval).

19. Mais le ravisseur, s’enveloppant d’une obscurité profonde, lui enleva de nouveau, sans être vu, le cheval à la bride d’or, en détachant l’anneau de bois qui le retenait au poteau.

20. Atri montra encore au guerrier le Dieu qui se sauvait à travers les airs, portant un bâton surmonté d’un crâne ; mais le jeune homme ne le frappa pas.