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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/172

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LE BHÂGAVATA PURÂṆA.

CHAPITRE XXVIII.

ÉPISODE DE PURAM̃DJANA.


1. Nârada dit : L’armée de Bhaya exécutant les ordres qui lui avaient été donnés, se mit à parcourir le monde avec le Feu de la fièvre et la Fille du Temps.

2. Un jour ils assiégèrent avec rage la capitale de Puram̃djana qui était remplie de tous les objets de jouissances que peut donner la terre, et que défendait le vieux serpent.

3. La Fille du Temps s’empara de force de la ville de Puram̃djana ; quand il est vaincu par elle, l’Esprit doit immédiatement tomber dans l’impuissance.

4. À peine s’en fut-elle rendue maîtresse, que les Yavanas, accourant de toutes parts, entrèrent en foule par toutes les portes, et mirent la ville entière au pillage.

5. Pendant que la capitale était saccagée, Puram̃djana, le maître de maison, ressentant ce désastre comme s’il en eût été atteint lui-même, et livré aux inquiétudes qu’éveillait en lui le sentiment de la personnalité, éprouva de nombreuses douleurs.

6. Pressé par la Fille du Temps qui le serrait dans ses bras, misérable, privé de sa beauté, tout entier aux objets extérieurs, abandonné par sa raison, il vit les Gandharvas et les Yavanas lui enlever violemment la puissance.

7. À la vue de sa capitale ravagée, de la rébellion de ses fils, de la conduite de ses petits-fils, de ses serviteurs et de ses ministres qui ne le respectaient plus, de l’indifférence de sa femme,

8. De son propre corps saisi par la Fille du Temps, du Pañtchâla ravagé par l’ennemi, il tomba dans une tristesse qui n’eut plus de bornes, et ne put résister à tant de malheurs.