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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/52

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CHAPITRE VI.

ON APAISE RUDRA.


1. Mâitrêya dit : Alors toutes les troupes des Dêvas, mises en fuite par les armées de Rudra, ayant les membres coupés ou rompus par les javelots, les haches, les cimeterres, les massues, les pieux garnis de fer et les maillets,

2. Frappées d’épouvante, ainsi que les sacrificateurs et les membres de l’assemblée, après avoir vénéré Svayam̃bhû, lui firent connaître en détail ce qui s’était passé.

3. Le Dieu qui est né du lotus, et Nârâyaṇa, l’âme de l’univers, qui avaient autrefois prévu cet événement, ne s’étaient pas rendus au sacrifice du Pradjâpati.

4. Lorsque le souverain Créateur eut entendu le récit des Dieux, il leur parla ainsi : Quand un puissant personnage nous a fait une injure, le désir qu’on a de la lui rendre ne peut d’ordinaire produire aucun avantage.

5. Aussi, vous qui avez commis la faute de repousser Bhava auquel est due sa part du sacrifice, cherchez à le calmer, en embrassant avec un cœur pur le lotus de ses pieds, dont la faveur ne se fait pas longtemps attendre.

6. Vous qui désirez faire revivre le sacrifice, empressez-vous d’apaiser le Dieu qui est privé de son épouse, et que des paroles outrageantes ont blessé au cœur ; car l’univers et ses Gardiens pourraient périr par l’effet de sa colère.

7. Ni moi, ni Yadjña, ni vous, ni les solitaires, ni les autres êtres qui ont un corps, nous ne connaissons pas plus l’essence, que la mesure de la force et de l’énergie de cet Être qui n’obéit qu’à lui seul. Qui donc saurait le moyen de l’aborder ?