Aller au contenu

Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des troupes d’oiseaux au col rouge ; où les étangs sont remplis de lotus que chérit la foule des Kalaham̃sas ;

30. Où le vent, qui souffle à travers les santals odorants contre lesquels se frottent les éléphants de la forêt, ravit sans cesse de plaisir le cœur des femmes des Yakchas ;

31. Et où les étangs, dont les degrés sont faits de lapis-lazuli, sont couverts de lotus en fleurs : les Dieux, dis-je, après avoir vu ce bois où se rendent les Kim̃puruchas, aperçurent de loin un figuier.

32. Il avait cent Yôdjanas de haut, ses rameaux en avaient soixante et quinze de large ; il projetait autour de lui une ombre immobile ; il n’était l’asile d’aucun nid, et n’était jamais atteint par la chaleur.

33. Sous cet arbre, né de la grande contemplation du Yoga, et qui est le refuge de ceux qui désirent le salut, les Suras virent Çiva assis et semblable au Dieu de la mort qui aurait déposé sa colère.

34. Il se montrait sous son apparence paisible, servi par Nandana et par d’autres grands Siddhas, calmes comme lui-même ; et il avait assis à ses côtés son ami (Kuvêra), le chef des Guhyakas et des Rakchas.

35. Le Seigneur suprême, marchant dans la voie de la science, des austérités et du Yoga, accomplissait, dans son affection pour l’univers qu’il aime, le salut des mondes.

36. Il portait le Linga recherché des pénitents, un bâton, des cendres, une épaisse touffe de cheveux, une peau d’antilope et le disque de la lune ; son corps était de la couleur de la chaux rouge.

37. Il était assis sur le siège des ascètes, siège fait de l’herbe Darbha ; et il expliquait à Nârada, qui l’avait interrogé, le Vêda éternel, pendant que les sages écoutaient.

38. Il avait placé sur sa cuisse droite le lotus de son pied gauche, sur son genou [gauche] son bras [gauche], et sur la partie antérieure de son bras [droit] son chapelet ; sa main droite faisait [le geste appelé] le Sceau du raisonnement.

39. Alors les solitaires, avec les Gardiens du monde, s’inclinèrent, les mains jointes, devant Giriça, qui est le premier des êtres