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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/70

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42. Rends-toi donc, ami, et puisse le bonheur être avec toi ! Au saint rivage de la Yamunâ, dans le bois pur de Madhuvana, où l’on jouit sans cesse de la présence de Hari.

43. Là, te baignant trois fois le jour dans l’eau fortunée de la Kâlindî, tu fixeras ta demeure, pour y remplir, dans une posture convenable, les devoirs qui te sont imposés.

44. Purifiant peu à peu de leurs souillures ton cœur, tes sens et ta respiration par la pratique du triple Prâṇâyâma, médite avec un esprit ferme sur le Précepteur suprême,

45. Qui, dans sa bienveillance, te sera toujours présent, avec ses yeux et son doux visage orné d’un beau nez, de beaux sourcils et de joues gracieuses ; médite sur le plus beau des Suras,

46. Qui est jeune, dont le corps est aimable, dont les yeux et les lèvres sont rouges, qui est l’asile de ceux qui l’adorent, qui donne le bonheur, qui est secourable, qui est un Océan de miséricorde,

47. Qui, portant sur sa poitrine la marque du Çrîvatsa, se montre sous la figure d’un homme dont la peau est d’un noir foncé, que pare une guirlande de fleurs des bois, qui a quatre bras portant pour attributs une conque, le Tchakra, une massue, un lotus,

48. Qui a un diadème, des pendants d’oreilles, des bracelets au bras et au poignet, au cou duquel est suspendu le joyau Kâustubha, qui a un vêtement de soie de couleur jaune,

49. Dont la taille est entourée d’une ceinture de clochettes, aux pieds duquel se jouent des anneaux d’or ; qui est calme, qui est de tous les êtres le plus aimable à voir, qui comble de bonheur le cœur et les yeux ;

50. Médite enfin sur cet être qui, plaçant son siège au milieu des cœurs de ceux qui lui sont dévoués, comme au centre d’un lotus, pose dans leur sein ses pieds, dont les ongles brillent, semblables à une rangée de joyaux.

51. C’est ce Dieu, le plus libéral de tous les êtres, qu’il faut, avec un cœur ferme et exclusivement attentif, se représenter, par la méditation, souriant avec des regards affectueux.

52. Le cœur de celui qui contemple ainsi la forme bienheureuse