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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/93

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Dhruva s’oublia lui-même jusqu’à ne plus pouvoir dire : Me voici.

19. Il vit alors un beau char qui descendait du ciel, en éclairant les dix points de l’espace, comme la pleine lune à son lever ;

20. Et dans ce char, deux Dêvas éminents, ayant quatre bras, noirs, jeunes, ayant des yeux rouges semblables au lotus, debout, appuyés sur leur massue, couverts d’un beau vêtement, et ornés de diadèmes, de colliers, de bracelets et de pendants d’oreilles.

21. Les ayant reconnus pour deux serviteurs du Dieu dont la gloire est excellente, il se leva pour aller à leur rencontre, oubliant, dans son trouble, la suite de ses pratiques religieuses ; et joignant les mains en signe de respect, il salua les premiers serviteurs de l’ennemi de Madhu, en prononçant les noms du Dieu.

22. Abordant le sage qui debout, les mains jointes et la tête inclinée en signe de respect, était absorbé dans la contemplation des pieds de Krĭchṇa, Sunanda et Nanda, ces deux serviteurs estimés du Dieu dont le nombril est un lotus, lui dirent en souriant :

23. Salut, ô roi, et que le bonheur soit avec toi ! Écoute avec attention nos paroles. Le Dieu que dès l’âge de cinq ans tu t’es rendu propice par tes austérités,

24. Le Dieu qui soutient l’univers, qui porte l’arc de corne, ce Dieu, c’est Bhagavat notre maître, et c’est pour te conduire dans sa demeure que nous sommes venus ici.

25. Tu as conquis l’honneur d’habiter le séjour de Vichṇu, ce séjour suprême et d’un si difficile accès, que les sages contemplent sans pouvoir y atteindre. Prends, place en ce lieu, autour duquel marchent, en le laissant à leur droite, la lune et le Dieu du jour, avec les planètes, les constellations et les étoiles.

26. Prends-y place, dans ce lieu qui n’a jamais été occupé ni par tes ancêtres ni par d’autres, ce lieu qui doit être un objet de respect pour les mondes, et qui est le séjour suprême de Vichṇu.

27. Monte, vénérable personnage, sur ce beau char qui est retenu par une tresse des cheveux de celui dont la gloire est excellente.

28. Ayant entendu les paroles, douces comme le miel, des deux grands serviteurs de Vâikuṇṭha, le roi, ami d’Urukrama, s’étant