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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

f. 204 b.Ensuite le bienheureux Çâkyamuni et le bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna qui était entré dans le Nirvâṇa complet, tous deux assis sur un trône au milieu du Stûpa, se mirent à sourire ensemble. Leur langue sortit de l’ouverture de leur bouche et atteignit jusqu’au monde de Brahmâ. Il s’en échappa en même temps plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de rayons. De chacun de ces rayons s’élancèrent plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Bôdhisattvas, dont le corps était de couleur d’or, qui étaient doués des trente-deux signes caractéristiques d’un grand homme, et qui se trouvaient assis sur un trône formé du centre d’un lotus. Et tous ces Bôdhisattvas, qui s’étaient rendus dans ces centaines de mille de myriades d’univers, situés aux points principaux et intermédiaires de l’espace, restèrent suspendus au milieu des airs dans les divers points de l’horizon et enseignèrent la loi. Tout de même que le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni, vénérable, opéra ce prodige, effet de sa puissance surnaturelle, au moyen de sa langue, de même aussi le Tathâgata Prabhûtaratna, vénérable, de même tous les Tathâgatas, vénérables, qui, venus de cent mille myriades de kôṭis d’autres univers, étaient assis, chacun sur un trône au pied d’arbres de diamant, opérèrent ce même prodige, effet de leur puissance surnaturelle.

f. 205 a.Alors le bienheureux Çâkyamuni, le Tathâgata Prabhûtaratna et tous ces Tathâgatas, vénérables, opérèrent cet effet de leur puissance surnaturelle pendant cent mille années complètes. Ensuite, à la fin de ces cent mille années, ces Tathâgatas, vénérables, ayant ramené à eux leur langue, firent entendre dans le même temps, au même instant, dans le même moment, le bruit qu’on produit en chassant avec force la voix de la gorge, et celui qui s’entend quand on fait craquer ses doigts. Par ce grand bruit, les centaines de mille de myriades de terres de Buddha qui se trouvaient dans les dix points de l’espace, furent toutes ébranlées, remuées, agitées, secouées ; toutes tremblèrent et s’émurent ; et tous les êtres, quels qu’ils fussent, qui existaient dans ces terres de Buddha, Dêvas, Nâgas, Yakchas, Gandharvas, Asuras, Garudas, Kinnaras, Mahôragas, hommes et créatures n’appartenant pas à l’espèce humaine, tous du lieu où ils se trouvaient, virent, grâce à la puissance du Buddha, cet univers Saha. Ils virent les centaines de mille de myriades de kôṭis de Tathâgatas, assis chacun sur un trône auprès d’arbres de diamant, le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni,