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Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/268

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CHAPITRE XXII.

« Nous rendrons un culte aux reliques de ce Bienheureux. » Alors, ô Nakchatra…abhidjna, le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana alluma en cet instant son bras qui était orné des cent signes de pureté, en présence de ces quatre-vingt-quatre mille Stûpas qui renfermaient les reliques du Tathâgata ; et, après l’avoir allumé, il rendit un culte pendant soixante et douze mille ans aux Stûpas qui renfermaient les reliques du Tathâgata. Et pendant qu’il leur rendait ainsi un culte, il disciplina d’incalculables centaines de mille de myriades de kôṭis de Çrâvakas faisant partie de l’assemblée ; et tous les Bôdhisattvas acquirent la méditation nommée l’Enseignement complet de toutes les formes.

Alors, ô Nakchatra…abhidjna, la troupe tout entière des Bôdhisattvas et tous les grands Çrâvakas, en voyant le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattva­priyadarçana privé de son bras, suffoqués par les larmes pleurant, gémissant, se lamentant, se dirent les uns aux autres : Le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana, notre maîtref. 216 b. et notre directeur, est maintenant privé d’un membre, privé d’un bras. Mais le Bôdhisattva Mahâsattva Sarva­sattvapriyadarçana s’adressa ainsi aux Bôdhisattvas, aux grands Çrâvakas et aux fils des Dêvas : Ne pleurez pas, ô fils de famille, en me voyant privé d’un bras ; ne vous lamentez pas. Tous les bienheureux Buddhas qui sont, qui existent, qui se trouvent dans les univers, infinis et sans limites, situés aux dix points de l’espace, sont tous pris par moi à témoin ; je prononce en leur présence une bénédiction de vérité, et, au nom de cette vérité et par la déclaration de cette vérité, après avoir abandonné mon propre bras pour honorer le Tathâgata, j’aurai un corps qui sera en entier de couleur d’or. Au nom de cette vérité, par la déclaration de cette vérité, que mon bras redevienne tel qu’il était auparavant, et que cette grande terre tremble de six manières différentes, et que les enfants des Dêvas, répandus dans le ciel, fassent tomber une grande pluie de fleurs. À peine cette bénédiction de vérité eut-elle été prononcée par le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana, que cet univers tout entier,f. 217 a. formé d’un grand millier de trois mille mondes, trembla de six manières différentes, et que, du haut des airs, il tomba une grande pluie de fleurs. Le bras du Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana redevint tel qu’il était auparavant, et cela par l’effet de la force de la science, de la force de la vertu qui appartenaient à ce Bôdhisattva Mahâsattva. Pourrait-il, après cela, ô Nakchatra…abhidjna,