Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/95

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52. Parce que nous avons suivi les préceptes excellents et purs de la conduite religieuse, sous l’enseignement du Guide [des hommes], nous en recevons aujourd’hui une récompense éminente, noble, accomplie et qui donne le calme.

53. C’est aujourd’hui, ô Chef, que nous sommes devenus des Çrâvakas ; aussi exposerons-nous l’éminent état de Bôdhi ; nous expliquerons le sens du mot de Bôdhi ; aussi sommes-nous comme de redoutables Çrâvakas.

54. Aujourd’hui, ô Chef, nous sommes devenus des Arhats ; nous sommes devenus dignes des respects du monde formé de la réunion des Dêvas, des Mâras et des Brahmâs, en un mot de l’ensemble de tous les êtres.

55. Quel est celui qui, même en y employant ses efforts pendant de nombreux kôṭis de Kalpas, serait capable de rivaliser avec toi, toi qui accomplis les œuvres si difficiles que tu exécutes ici, dans le monde des hommes ?

56. Ce serait, en effet, un rude travail que de rivaliser avec toi, un travail pénible pour les mains, les pieds, la tête, le cou, les épaules, la poitrine, dût-on y employer autant de Kalpas complets qu’il y a de grains de sable dans le Gange.

57. Qu’un homme donne de la nourriture, des aliments, des boissons, des vêtements, des lits et des siéges, avec d’excellentes couvertures ; qu’il fasse construire des Vihâras de bois de santal, et qu’il les donne à de dignes personnages, après y avoir étendu des tapis faits d’étoffes précieuses ;

58. Qu’il donne sans cesse au Sugata, pour l’honorer, de nombreuses espèces de médicaments destinés aux malades ; qu’il pratique l’aumône pendant des Kalpas aussi nombreux que les sables du Gange, non, il ne sera pas capable de rivaliser avec toi.

59. Les lois du Buddha sont celles d’un être magnanime ; il a une vigueur incomparable, une grande puissance surnaturelle ; il est ferme dans l’énergie de la patience ; il est accompli, il est le grand roi, le Djina : il est tolérant [pour tous] comme pour ses enfants.

60. Revenant sans cesse sur lui-même, il expose la loi à ceux qui portent des signes favorables ; il est le maître de la loi, le souverain de tous les mondes, le grand souverain, l’Indra des Guides du monde.

61. Il montre à chacun divers objets dignes d’être obtenus, parce qu’il connaît avec exactitude la situation de tous les êtres ; et comme il sait quelles sont leurs inclinations diverses, il expose la loi à l’aide de mille motifs.

62. Le Tathâgata, qui connaît la conduite des êtres et des âmes autres [que lui], emploie divers moyens pour enseigner la loi, lorsqu’il expose le suprême état de Bôdhi.