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miné Mr. Herman à choiſir parmi tous les cas poſſibles, que je vous ai fait voir qui prouvent également ſon opinion, celui qu’il a propoſé, c’eſt que ce cas eſt le ſeul dans lequel les adverſaires des forces vives ſoyent obligés de convenir, que même ſelon leur compte, les forces communiquées ſont en raiſon du quaré des viteſſes du corps choquant, parce qu’il n’y a que l’unité qui ſoit égale à ſon quaré. Ce cas n’eſt donc, ni fortuit, ni particulier, pag. 20 lig. 8. ni équivoque, mais il eſt general, choiſi avec raiſon ſufiſante, & deciſif, car Mr. Herman étoit en droit d’eſperer que l’on conviendroit que le corps choquant A avec la viteſſe 2. avoit la force 4, puis qu’il faiſoit voir dans un cas non conteſté, ou du moins non conteſtable, qu’il avoit comuniqué cette force.

Mais de plus, le Corps A perd ſa force par le choc dans ce même exemple, dans la même proportion qu’un corps qui remonte avec 2 de viteſſe perd la ſiene par les coups de la peſanteur, come je l’ay remarqué à la pag. 436. des inſtitutions, & c’eſt encore une des raiſons qui ont engagé Mr. Herman à ſe ſervir de cet exemple, & à y introduire le Corps C, que vous apelés un

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