I
L’ENTERREMENT D’ORNANS
(1851)
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J’ai écouté les propos de la foule devant le tableau de
l’Enterrement d’Ornans, j’ai eu le courage de lire les
niaiseries qu’on a imprimées à propos de cette peinture,
j’ai écrit cet article. De même qu’en politique on voit
d’étranges associations de partis opposés se réunissant
pour combattre un ennemi commun , de même les critiques réputés les plus audacieux sont entrés dans les
rangs des sots et ont tiré sur la réalité.
M. Courbet a voulu rendre un enterrement de petite ville, tel qu’il se passe en Franche-Comté ; et il a peint cinquante personnes de grandeur naturelle, allant au cimetière. Tel est le tableau.
Les uns l’ont trouvé trop grand et ont envoyé le peintre à l’école des pattes-de-mouche de M. Meissonnier.
D’autres se sont plaint que les bourgeois d’Ornans manquaient d’élégance et ressemblaient aux caricatures de Daumier.
