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Page:Champfleury - Grandes Figures d’hier et d’aujourd’hui, 1861.djvu/31

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masses, tout en se rendant compte de la balance qui s’équilibrerait plus tard et laisserait les frivoles conteurs sans un seul lecteur, tandis que sa mémoire d’historien du dix-neuvième siècle resterait chère à tous les esprits philosophiques.

Pour M. Courbet le combat fut aussi direct et non moins acharné. Heureusement il n’est pas terminé. Afin de défendre en toute liberté un artiste nouveau, je dus rompre avec un groupe qui ne demandait pas mieux que de m’accueillir dans ses rangs si je restais docile ; mais je ne sais pas brider ma conscience, obéir à un mot d’ordre qui révolte mes aspirations, et s’il pouvait entrer dans la politique d’un gouvernement de proscrire ce que les critiques ont appelé le réalisme, aussitôt la plume brûlerait mes doigts et me forcerait d’écrire : « Le culte de la réalité est le premier des cultes. »

Les enseignements officiels, les académies, les concours, n’ont jamais produit que des esclaves et des singes. Les plus grands noms dans les lettres, les sciences et les arts se sont affirmés seuls et sans patronage.

Qu’un Paturot alerte, frotté d’intrigue, léger et suffisant, sorti de l’École normale, publie un voyage en Orient, soit proclamé momentanément un descendant de Voltaire et recueille les bénéfices d’un pareil hoax, il suffit de l’attendre à quelques années de