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Page:Champfleury - Grandes Figures d’hier et d’aujourd’hui, 1861.djvu/39

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LA JEUNESSE DE BALZAC

Madame de Surville, sœur de Balzac, a publié sur le grand écrivain un livre qui fait que son nom désormais restera attaché à celui de son frère. Par les confidences de l’homme on comprend l’intelligence de la femme qui a eu le courage de rester muette depuis dix ans devant les calomnies effrontées que des envieux — il existe même des envieux après la mort — cherchaient à jeter à la tête de l’illustre grand homme, enlevé dans la force de l’âge. Ces lettres intimes, écrites par le poète dans les divers greniers qu’il habita et qu’il meubla de ses rêveries, font connaître l’homme tout entier, bon, affectueux, enjoué et plein de cette naïveté précieuse, que la connaissance du mal qui dévore les sociétés ne doit pas enlever aux grands artistes. Ce ne sont pas des mémoires, ce sont, pour la plupart, des lettres, écrites par Balzac à l’âge où il ignorait si l’avenir répondrait à son ambition.