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DE
L’ÉCRITURE HIÉRATIQUE
DES
ANCIENS ÉGYPTIENS,

EXPLICATION DES PLANCHES.

INTRODUCTION.


Les manuscrits égyptiens qu’un heureux hasard a fait retrouver dans les hypogées de Thèbes et de Memphis, sont écrits sur toile ou sur papyrus, soit avec le roseau, soit avec le pinceau. Ces volumes, d’une antiquité bien plus reculée que ceux d’Herculanum et que tous les manuscrits connus, sont de deux espèces.

Les uns, et les plus rares, sont couverts de signes offrant des images plus ou moins exactes d’objets naturels : des quadrupèdes, des oiseaux, des plantes, l’homme et ses parties diverses y paraissent groupés avec des objets d’art ou des figures géométriques. Ces signes furent appelés Hiéroglyphes, et l’espèce d’écriture dont ils sont les élémens constitutifs, porta chez les anciens le nom d’Écriture Hiéroglyphique. Les modernes ont généralement adopté ces dénominations. Les signes Hiéroglyphiques étaient disposés en colonnes perpendiculaires du haut en bas de la page, ou en lignes horizontales de gauche à droite, et plus souvent encore de droite à gauche.

Les signes de la seconde espèce de manuscrits égyptiens affectent, au contraire, une disposition constante ; ils sont tracés de droite à gauche en lignes toujours horizontales. Ces signes consistent en traits variés, enlacés les uns dans les autres, d’un aspect bizarre, et formés de lignes droites ou de courbes.