Page:Champollion - Grammaire égyptienne, 1836.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

classes, résultant du dépouillement attentif des formes différentes recueillies sur tous les monuments originaux qu’il nous a été permis d’étudier, s’élève, au moment actuel, à moins de neuf cents caractères évidemment distincts les uns des autres ; encore doit-on être convaincu d’avance que plusieurs signes notés comme différents de quelques autres, ne sont, au fond, que de simples variantes.

9. L’écriture hiéroglyphique étant, par essence, destinée à la décoration des monuments, on ne négligea rien de ce qui pouvait concourir à la précision, à l’élégance et à la richesse des caractères si nombreux et si variés que ce système graphique avait pour éléments. La plupart des inscriptions en hiéroglyphes existantes sur les édifices de l’Égypte, construits avant la domination des Grecs et des Romains, comme sur les obélisques de l’époque pharaonique, sont des modèles d’un style de sculpture à la fois pur et grandiose ; on ne peut qu’admirer le soin infini avec lequel sont terminés les plus menus détails de chaque signe. (Ils sont exécutés ou en relief, ou en silhouette creuse, ou enfin en relief dans le creux.)

10. La richesse des inscriptions hiéroglyphiques sculptées avec tant de recherche était, outre cela, rehaussée par l’éclat des couleurs que l’on appliquait à chaque signe, ou selon certaines règles, puisées dans la nature même de l’objet figuré, ou purement conventionnelles.

11. On coloriait également les textes hiéroglyphiques tracés en grand, à l’encre noire ou rouge, sur les parois des tombeaux, et en petit sur les cercueils des momies et sur divers autres genres de monuments susceptibles de recevoir des inscriptions.