Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/34

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possèdent divers cabinets de l’Europe, que peut-être elle peut nous conduire à l’interprétation des Hiéroglyphes avec lesquels elle dut avoir quelque rapport[1], et qu’enfin la connaissance de la religion, des symboles et des mystères des Égyptiens en dépend pour ainsi dire, cette langue se présentant dès-lors avec tous ces avantages, ouvre en quelque sorte une carrière nouvelle, et se place à la tête des langues savantes.

C’est en l’étudiant et en lisant ses monumens écrits, que nous avons eu l’idée de faire connaître l’Égypte par les Égyptiens eux-mêmes, et c’est dans les écrits des Coptes que nous avons recueilli les noms de la plupart des anciennes villes de cette intéressante contrée. Ces noms diffèrent essentiellement de ceux que les Grecs donnèrent à ces villes. Nous avons déjà fait connaître les causes de cette différence ; les réflexions suivantes vont prouver que les noms consignés dans les livres des Coptes furent les véritables noms égyptiens.

Dans tous les tems, les Orientaux ont été regardés comme les peuples qui conservaient le mieux les noms et les coutumes, et beaucoup de villes anciennes de l’Orient sont encore connues sous les dénominations qu’elles reçurent dès les tems les plus éloignés. Quoi que soumises plusieurs fois à des peuples étrangers,

  1. Ceci n’est point un paradoxe.