Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/271

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J’ai dû recueillir, et je l’ai fait avec un soin religieux, ces restes précieux de l’astronomie antique, science qui devait être nécessairement liée à l’astrologie, dans un pays où la religion fut la base immuable de toute l’organisation sociale. Dans un pareil système politique, toutes les sciences devaient avoir deux parties distinctes : la partie des faits observés, qui constitue seule nos sciences actuelles ; la partie spéculative, qui liait la science à la croyance religieuse, lien nécessaire, indispensable même en Égypte, où la religion, pour être forte et pour l’être toujours, avait voulu renfermer l’univers entier et son étude dans son domaine sans bornes ; ce qui a son bon et son mauvais côté, comme toutes les conceptions humaines.

Dans le tombeau de Rhamsès V, les salles ou corridors qui suivent ceux que je viens de décrire, sont décorés de tableaux symboliques relatifs à divers états du soleil considéré soit physiquement, soit surtout dans ses rapports purement mythiques : mais ces tableaux ne forment point un ensemble suivi, c’est pour cela qu’ils sont totalement omis ou qu’ils n’occupent pas la même place dans les tombes royales. La salle qui précède celle du sarcophage, en général consacrée aux quatre génies de l’Amenti, contient, dans les tombeaux les plus complets, la