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Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/299

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lieu de tout ce peuple amoncelé qu’on aperçoit un groupe donnant des secours empressés à un chef que l’on vient de retirer du fleuve, où il s’est noyé ; on le tient suspendu par les pieds la tête en bas, et on s’efforce de lui faire rendre l’eau qui le suffoque, afin de le rappeler à la vie. Sa longue chevelure semble ruisseler, et le traitement ne produira aucun effet, si l’on en juge par la physionomie et le mouvement de l’assistance. On lit au-dessus de ce groupe : « Le chef de la mauvaise race du pays des Schirbesch, qui s’est éloigné de ses guerriers en fuyant le roi du côté du fleuve. »

Enfin, au milieu de la foule sortie de la ville par un pont jeté sur l’une des branches du fleuve, on remarque des symptômes d’un prochain changement dans l’état des esprits : un individu adresse un discours à ceux qui l’entourent ; sa harangue a pour but d’encourager ses compatriotes à se soumettre au joug de Rhamsès-le-Grand ; on lit en effet, au-dessus du bras de l’orateur, le commencement d’une inscription ainsi conçue : « Je célèbre la gloire du dieu gracieux, parce qu’il a dit… » Le reste est détruit.

J’ai voulu, en entrant dans tous ces détails, donner une idée des bas-reliefs historiques dont on décorait les grands monuments de l’Égypte,