Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/471

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Quant à l’état intérieur de l’Égypte à cette grande époque, tout prouve que la police, les arts et les sciences y étaient portés à un très-haut degré d’avancement.

Le pays était partagé en trente-six provinces ou gouvernements administrés par divers degrés de fonctionnaires, d’après un code complet de lois écrites.

La population s’élevait en totalité à cinq millions au moins et à sept millions au plus. Une partie de cette population, spécialement vouée à l’étude des sciences et aux progrès des arts, était chargée en outre des cérémonies du culte, de l’administration de la justice, de l’établissement et de la levée des impôts invariablement fixés d’après la nature et l’étendue de chaque portion de propriété mesurée d’avance, et de toutes les branches de l’administration civile. C’était la partie instruite et savante de la nation ; on la nommait la caste sacerdotale. Les principales fonctions de cette caste étaient exercées ou dirigées par des membres de la famille royale.

Une autre partie de la nation égyptienne était spécialement destinée à veiller au repos intérieur et à la défense extérieure du pays. C’est dans ces familles nombreuses, dotées et entretenues aux frais de l’État, et qui formaient la caste militaire, que s’opéraient les conscriptions et les