Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/54

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avons été déclarés bien et dûment pestiférés, et il nous a fallu renoncer à descendre à terre au milieu des temples grecs les mieux conservés de toute la Sicile. Nous remîmes donc tristement à la voile, courant sur Malte, que nous doublâmes le lendemain 8 août au matin, en passant à une portée de canon des îles Gozzo et Cumino, et de la Cité-Valette, que nous avons parfaitement vue dans ses détails extérieurs.

C’est après avoir reconnu successivement le plateau de la Cyrénaïque et le cap Rasat, et avoir longé de temps à autre la côte blanche et basse de l’Afrique, sans être trop incommodés par la chaleur, que nous aperçûmes enfin, le 18 au matin, l’emplacement de la vieille Taposiris, nommée aujourd’hui la Tour des Arabes. Nous approchions ainsi du terme de notre navigation, et nos lunettes nous révélaient déjà la colonne de Pompée, toute l’étendue du Port-Vieux d’Alexandrie, la ville même dont l’aspect devenait de plus en plus imposant, et une immense forêt de mâts de bâtiments, au travers desquels se montraient les maisons blanches d’Alexandrie. À l’entrée de la passe, un coup de canon de notre corvette amena à notre bord un pilote arabe qui dirigea la manœuvre au milieu des brisants, et nous mit en toute sûreté au milieu du Port-Vieux. Nous nous