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Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/100

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lui était consacrée, et qu’on nourrissait comme le symbole vivant de la déesse[1] ; Plutarque nous apprend aussi que le nom divin Athyr ou Athôr signifiait, en langue égyptienne, Οἶκον Ὥρου κόσμιον, maison mondaine d’Horus[2].

Ces deux circonstances nous ont fait aisément reconnaître la représentation de la déesse Athôr sur les monuments égyptiens, qui nous l’offrent sous des formes très-variées ; mais elle porte toujours un même nom hiéroglyphique, celui qui accompagne son image dans cette planche, no 17. C’est le premier caractère de la légende no 1. Ce nom est figuré par une maison ou un édifice dans lequel est renfermé un épervier ; et, si nous observons que l’épervier sans coiffure particulière est l’emblême d’Horus, nous verrons clairement dans ce groupe la transcription figurative-symbolique du nom même Athôr qui, selon les anciens, signifiait, en effet, maison d’Horus ; et Horapollon dit que l’épervier était employé pour écrire hiéroglyphiquement le nom de l’Aphrodite égyptienne[3]. De plus, ce nom hiéroglyphique est celui que porte constamment une vache sacrée, figurée dans presque tous les grands manuscrits funéraires.

La déesse Athôr a ici les chairs jaunes, couleur propre aux femmes représentées dans les peintures égyptiennes ; elle tient dans ses mains des bandelettes, ou plutôt des espèces de lacs, qui, selon Horapollon, étaient l’emblème de l’Amour[4]. Cet attribut convient parfaitement à la Vénus égyptienne. La tête d’Athôr est surmontée d’un épervier orné d’une coiffure symbolique, oiseau qui est l’emblême du dieu époux de la déesse, comme on le verra dans la suite.

Athôr était fille du dieu Phré (le Soleil), ainsi que nous l’apprend la légende hiéroglyphique no 1 : HATHOR TNÈB MPÉ HNT NNE-NOUTE TSÉ RÈ, Hathôr, dame du ciel, rectrice des dieux, fille du Soleil. La légende no 2 est la forme hiératique du nom Hathôr. Une image de la déesse, semblable à celle que nous publions, existe sur une momie du Musée britannique, provenant de Guillaume Lethieullier.

  1. Ælien., Hist. des Animaux, liv. XI, chap. 27. Hesychius, au mot Αθυρ. Strabon, liv. XVII.
  2. De Iside et Osiride.
  3. Horapol., Hiérogl., liv. I, §. 8.
  4. Id. Hierogl., liv. II, §. 26.