Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/361

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nombreuse de caractères destinés, comme les lettres de nos alphabets modernes, à peindre les sons et les articulations des mots de la langue égyptienne. On a pu voir aussi, par leur forme même, que ces signes désignés par la qualification de caractères phonétiques parce qu’ils expriment des voix ou des prononciations, loin d’être, comme les signes de nos alphabets actuels, composés de traits assemblés sans aucun but marqué d’imitation, furent au contraire des images de divers objets physiques, tout aussi précises et tout aussi exactes que les caractères figuratifs eux-mêmes.

77. Les propres formes de ces signes phonétiques images d’objets naturels, démontrent que l’Égyptien, ou l’individu à quelque nation qu’il ait appartenu qui créa la partie phonétique de l’écriture sacrée, loin de songer à des signes arbitraires pour peindre les sons, se laissa conduire tout simplement par un principe d’analogie déjà mis en pratique dans le système d’écriture qu’il s’efforçait de perfectionner.

78. Pour exprimer graphiquement les objets physiques de nos idées, on s’était contenté de tracer l’image de ces objets, êtres corporels dont les formes principales étaient reproduites par l’hiéroglyphe : cette méthode représentative ne pouvait s’appliquer à l’expression des sons, puisque les sons n’ont point de forme.

Mais, par la méthode symbolique, l’Égyptien avait déjà l’habitude, contractée peut-être dès-long-temps, de représenter indirectement les idées dont les objets