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Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/118

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Rien ne meurt, tout renaît dans la nature ; c’est bien ce fait d’histoire naturelle qui a servi de base à des théories matérialistes de toute sorte, théories que l’esprit humain s’amuse à creuser en tâtonnant. Néanmoins les savants se préoccupent beaucoup de ce temps-ci, de cette prétendue vérité de renaissance de toute chose, ils en doutent ; et au sujet des agents créateurs de la force motrice, ils sont à se demander comment cette force motrice sera-t-elle engendrée quand il n’y aura plus de combustible — chose qu’il faut prévoir, moment psychologique terrible qu’il faut parer.

Nous avons eu le bois, le charbon, la tourbe pour alimenter la vapeur motrice, mais tout cela meurt et ne renaît pas, renaît peut-être, mais pas assez puissant pour jouer le même rôle ; ce sont bien tous des acteurs qui, une fois entrés dans la tombe, ne reviennent plus. Que faire alors quand tout cela, tout cet indispensable deviendra d’une rareté désespérante, comme une chose précieuse ? C’est là la grande question posée devant le fauteuil de la science ; c’est là le grand problème à résoudre dans l’intérêt de l’humanité qui ne pourrait vivre sans machine, sans cette force motrice, aujourd’hui sa Déesse ou sa Divinité.

Devant cette question, devant ce problème, les savants se sont dit d’abord et tout naturellement : cherchons d’autres agents moteurs ; c’était facile à trouver, la nature en offre à chaque pas sur la terre et sur l’onde. Les chutes d’eau, les marées, le vent, l’électricité atmosphérique, etc., toutes ces différentes forces peuvent être concentrées, n’est-ce pas, et donner le mouvement !

Voici comment une expérience a été faite dans ce but, à Sermaize, dans le département de la Marne. Il s’agit du labourage à vapeur remplacé par le labourage électrique. La machine Gramme est substituée au charbon.

Prenez une locomobile de 8 chevaux pour faire tourner une machine Gramme qui transmet un courant électrique jusqu’au champ du labour. Au champ de labour vous placez une autre machine Gramme qui reçoit le courant de la première. C’est cette seconde machine qui fait fonction de moteur ; elle donne une force suffisante pour entraîner un treuil sur lequel s’enroule un câble qui est attaché à son