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GÉRARD DE NERVAL

Gérard de Nerval. À lire ses Sensations d’un voyageur enthousiaste, on croirait feuilleter les Lettres familières du président Charles de Brosses au « gros Blancey. » Tous deux ont la même muse, pedestris musa, qui les inspire tous deux de la même façon, c’est-à-dire aussi heureusement, — avec cette différence que les épreuves des Sensations d’un voyageur enthousiaste ont l’air d’avoir été revues et corrigées par Henri Heine.

Entre deux sonnets pour l’Artiste, ou deux articles pour la Revue des Deux Mondes, Gérard de Nerval partait, disais-je tout à l’heure. J’aurais pu, j’aurais dû ajouter : entre deux drames comme Léo Burckart ou le Chariot d’enfant, entre deux opéras comiques comme Piquillo ou les Monténégrins ; car, quoique son théâtre ne m’intéresse pas autant que ses livres, il mérite cependant qu’on s’arrête pour en parler. C’est d’ailleurs mon devoir de biographe, et je ne saurais m’y soustraire.