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GÉRARD DE NERVAL

galantes de tant de poëtes, des rires joyeux ou des folles chansons de tant de Cydalises, que Théophile Gautier composa ses Jeune France, et que Gérard de Nerval improvisa la Reine de Saba pour Jenny Colon, une étoile de l’Opéra-Comique à laquelle il avait trouvé une ressemblance étrange avec une jeune fille du Valois qu’il avait aimée quelques années auparavant.

Un soir, il était entré au théâtre où rayonnait son « étoile ; » il avait été frappé de cette ressemblance extraordinaire, et, le lendemain et les jours suivants, il était revenu se repaître de cette chimère ; c’était pour s’en rapprocher davantage qu’il avait songé à écrire, en collaboration avec Dumas, un opéra, la Reine de Suba, dont Meyerbeer avait promis d’écrire la musique.

« La reine de Saba, c’était bien celle qui me préoccupait alors, et doublement. Le fantôme éclatant de la fille des Hémiarites tourmentait mes nuits sous les hautes colonnes de ce grand lit sculpté, acheté en