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Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/54

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GÉRARD DE NERVAL

sortir du bois, ils rencontrent de grandes touffes de digitale pourprée, dont Sylvie fait un énorme bouquet en disant : « C’est pour ma tante ; elle est si heureuse d’avoir ces belles fleurs dans sa chambre ! » Ils traversent une plaine au bout de laquelle pointe le clocher d’Othys, sur les coteaux bleuâtres qui vont de Montméliant à Dammartin. « La tante de Sylvie habitait une petite chaumière bâtie en pierres de grès inégales que revêtaient des treillages de houblon et de vigne vierge ; elle vivait seule de quelques carrés de terre que les gens du village cultivaient pour elle depuis la mort de son mari. » Sa nièce arrivant, c’était le feu dans la maison. — « Bonjour, la tante ! Voici vos enfants, dit Sylvie ; nous avons bien faim ! »

Tout en lui disant cela, elle l’embrasse sur les deux joues, lui plante dans ses bras la botte de digitales pourprées, et présente Gérard, en ajoutant : « C’est mon amoureux ! » Il embrasse à son tour la tante,