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Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/61

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GÉRARD DE NERVAL

larmes. C’était l’image de sa jeunesse, — cruelle et charmante apparition ! Nous nous assîmes auprès d’elle, attendris et presque graves, puis la gaieté nous revint bientôt, car, le premier moment passé, la bonne vieille ne songea plus qu’à se rappeler les fêtes pompeuses de sa noce. Elle retrouva même dans sa mémoire les chants alternés, d’usage alors, qui se répondaient d’un bout à l’autre de la table nuptiale, et le naïf épithalame qui accompagnait les mariés rentrant après la danse. Nous répétions ces strophes si simplement rhythmées, avec les hiatus et les assonances du temps, amoureuses et fleuries comme le cantique de l’Ecclésiaste : nous étions l’époux et l’épouse pour tout un beau matin d’été ».