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Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/81

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GÉRARD DE NERVAL

tres. » Il mangea du tambour et but de la cymbale, comme dit la phrase dénuée de sens apparent des initiés d’Éleusis. « Elle signifiait sans doute qu’il faut au besoin passer les bornes du non-sens et de l’absurdité. »

Ce qu’il ne nous dit pas, ce qu’il croit devoir nous céler, par un sentiment d’exquise délicatesse que tous ses biographes n’ont pas eu, nous n’avons pas le droit de chercher à le deviner. Ses livres sont là qui nous mettent au courant de l’état de son âme : c’est à nous de comprendre — sans dépasser les limites de l’autorisé.

Ce que nous pouvons affirmer — d’après lui — c’est qu’il souffrit : on retrouve à chaque page la trace de ce tourment incessant.

Gérard l’a dit lui-même à propos de la passion de Restif de la Bretonne pour la belle mademoiselle Guéant, actrice de la Comédie Française : « Rien n’est plus dangereux pour les gens d’un naturel rêveur qu’un