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Page:Des Ombiaux - La Ronde du Trouvère, 1893.djvu/52

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Quand, frissonnants, ils regardaient
Les mondes tournoyer dans l’infini béant.
Et, de leur trône au ciel, qu’ils voyaient
Des planètes précipitées dans le néant
Comme de mauvais anges chassés par Dieu.
Loin de la lumière irradiante,
Tandis que de grands serpents de feu
Passaient annonciateurs de désastres !

Maintenant ayant fui la vue des astres
Et le firmament à la tunique d’or
Et l’éclatant Hélios d’or,
Ils sont tombés dans les antres où la nuit noire
Étend pour jamais sur leurs ailes sa moire.

Et leurs serres griffent les murs,
Et leurs becs frappent le roc dur,
Puis reprenant leur vol, éperdus,
Vers les hauteurs natales perdues,
Vers les vagabondes nues,
Ils se cognent aux voûtes, ils retombent déchus
Ces orgueilleux contemplateurs de l’infini
Terrassés dans le silence et l’angoisse de la nuit