Aller au contenu

Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2 OEuvRES DE Descartes.

abrégé les principaux points qui me femblent y de- uoir eftre traitiez ; & je laifTe à voflre difcretion d'en faire telle part au public que vous jugerez eftre à propos.

l'aurois voulu premièrement y expliquer ce que 5 c'eft que la Philofophie, en commençant par les chofes les plus vulgaires, comme font : que ce mot Philofophie fignifie Feflude de la SagefTe, &. que par la Sagefle on n'entend pas feulement la prudence dans les affaires, mais vne parfaite connoiffance de lo toutes les chofes que l'homme peut fçauoir, tant pour la conduite de fa vie, que pour la conferuation de fa fanté & l'inuention de tous les arts ; & qu'afin que cette connoiffance foit telle, il eft neceffaire qu'elle foit déduite des premières caufes, en forte que, pour i5 eftudier à l'acquérir, ce qui fe nomme proprement philofopher, il faut commencer par la recherche de ces premières caufes, c'eft à dire des Principes; & que ces Principes doiuent auoir deux conditions : l'vne, qu'ils foient fi clairs & fi éuidens que l'efprit 20 humain ne puiffe douter de leur vérité, lorfqu'il s'ap- plique auec attention à les confiderer ; l'autre, que ce foit d'eux que dépende la connoiffance des autres chofes, en forte qu'ils puiffent eftre connus fans elles, mais non pas réciproquement elles fans eux; & qu'a- 25 (11) près cela il j faut tafcher de déduire tellement de ces principes la connoiffance des chofes qui en dé- pendent, qu'il n'y ait rien, en toute la fuite des de- dudions qu'on en fait, qui ne foit tres-manifefte. Il n'y a véritablement que Dieu feul qui foit parfaite- 3o ment Sage, c'eft a dire qui ait l'entière connoiffance

�� �