Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VI.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

iugeant toutes d’vne meſme matière, ie croy que chaſcune pourroit eſtre rediuiſée en vne infinité de façons, & quelles ne différent entre elles que comme des pierres de pluſieurs diuerſes figures, qui auroient 5 eſté couppées d’vn meſme rocher. Puis, ſçachés auſſy que, pour ne point rompre la paix auec les Philoſophes, ie ne veux rien du tout nier de ce qu’ils imaginent dans les cors de plus que ie n’ay dit, comme leurs formes ſubſtantielles, leurs qualités reelles, | & 10 choſes ſemblables, mais qu’il me ſemble que mes raiſons deuront etre d’autant plus approuuées, que ie les feray dépendre de moins de choſes.


DES VAPEVRS ET DES EXHALAISONS. Difcours Second.

i5 Si vous confiderés que la matière fubtile, qui eft dans les pores des cors terreftres, eftant plus fort agitée vne fois que l’autre, foit par la prefence du foleil, foit par telle autre caufe que ce puiffe eftre, agite auffy plus fort les petites parties de ces cors ; vous entendrés facilement qu’elle doit faire que celles qui font affés petites, & auec cela de telles figures ou en telle ûtuation qu elles fe peuuent ayfement feparer de leurs voyfines, s’efcartent ça & là les vnes des autres, & s’efleuent en l’air ; non point par quelque