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��Vie de Descartes.

��traite, et d'abord celle du Soleil et de sa formation en suite de l'hypothèse proposée; puis, à propos du Soleil, la question de la Lumière , principal objet du traité du Monde, dont c'était même le titre particulier. On observait beaucoup le Soleil depuis 1610 et 1612; la nouvelle invention des lunettes d'ap- proche avait permis d'y découvrir des taches, au grand scandale des péripatéticiens : rien, suivant eux, ne devait ternir l'éclat de cet a œil du monde ». Galilée avait le premier observé ces taches à Rome, et presque en même temps le Jésuite Scheiner à Ingolstadt; puis, en France Jean Tarde, théologal de Sarlat, qui, refusant d'y voir des taches, imagina que c'étaient de petites Planètes ou des satellites autour du Soleil, comme ceux qu'on venait aussi de découvrir autour de Jupiter, et comme la Lune autour de la Terre . Enfin des

a. Tome VIII, p. 108-1 16, ou t. IX (2« partie), p. i3o-i36 : art. lv à Lxiv inclus.

b. Nous avons vu, p. 191-192 ci-avant, que Descartes n'a probable- ment pas connu l'ouvrage de Tarde, Borbonia Sidéra {1620), ni la tra- duction française qu'en donna l'auteur lui-même, Les AJlres de Borbon & Apologie du Soleil (/62J), « Monftrani & vérifiant que les apparences » qui fe voyent dans la face du Soleil font des Planettes, & non des » taches, comme quelques Italiens & Allemans, obferuateurs d'icelles, luy » ont impofé. » Citons, à titre de curiosité, ces deux passages de Tarde :

Pages lo-ii : « Galileus Galilei, grand Philofophe, & Mathématicien » du Grand Duc de Tofcane, en trois Epiftres qu'il efcrit à Marcus Vel- » férus Magirtrat en la ville d'Aufbourg, tient que ce font des nuées & » fumées qui font engendrées en la furfacc du Soleil, & là mefme font » refoutes & anéanties. . . De cela il conclud, contre Ariftote, que le ciel » eft fubied à corruption. Les Péripatéticiens, voyans que par ce moyen » on fait iniure au ciel, & que la philofophie d'Ariftote, quoy qu'inno- » cente & exempte de coulpe, eiloit outrageufement offenfée, ont nié ces » apparences, & ont dit que c'ertoient efbloùifl'emens de la veue, & illu- » fions, ou déceptions prouenant des verres. Quant à moy, ne doutant » en rien des apparences, ie fuis appelant de la fentence de Galileus » deuant luy-mefme... » Voir le même passage en latin, p. 9-10, texte de j62o.

Page i3 : « 11 y en a auflt qui penfent que ce lont des taches fixes, & « inhérentes au Soleil, comme font celles de la Lune ; mais c'eft vne » erreur plus grande que les autres, & qui s'approche de l'impiété. Car » pourroit-on imaginer vnp opinion plus erronée, que celle qui impofe

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