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Descartes en Suède. 555

Copenhague à Gotemborg ; de là à petites journées, par Jonkoping, on gagnait Stockholm : ce qui demandait une quin- zaine de jours. Ou bien encore, et c'était le trajet le plus court, le même bateau, parti d'Amsterdam, poursuivait sa route jusqu'au port de Stockholm. Descartes y débarqua, ce semble, un des premiers jours d'octobre ; le pilote qui vint, suivant l'usage, faire son rapport à la reine, lui dit des merveilles de ce passager extraordinaire, si savant dans les choses de la navigation : « ce n'était pas un homme qu'il avait » amené à Sa Majesté, mais un demi-dieu^ ». Christine de Suède reçut aussitôt le philosophe, dans deux audiences successives, et se montra particulièrement de belle humeur.

» pour me porter à Fleffingue. » D'Amsterdam, lo, 12 et i3 nov. (Pages 264, 265, 269 et 271.) A cette dernière date, il écrivait au comte de Brégy, qui étaii à Stockholm : « . . .Si i'eufle fai61 la diligence que ie » m'eftois propofée, ie pouuois encore vous trouuer à Stockolm. le defef- » père d'impatience. Ma femme m'efcrit, du 23 oftobre, que vous foifiez » ellat de demeurer encore trois femaines en no(lre cour. Si ie n'eulTe.efté » retenu par le retardement de mon bagage, ie ferois arriué auparauani » que vous fuffiez party. . . Peut eflre auffy i'auray l'honneur «Se la bonne » fortune de vous trouuer à Hambourg dans voltre retour ; car en cette » faifon la mer eft fafchcufe, les nuits longues, & il fe trouue peu de bons » vailTcaux qui palîent à Dantzic. . . » (Page 272.)

Chanut avait écrit, le 12 nov. : « l'efpere me rendre dans trois fept- » maines à Stockolm. » (Page 269.) Mais le 29 nov. il n'était encore qu'à Hambourg, d'oîi il écrivit à M. de Bricnne : « le n'olcrois parler des » incommoditez de ce voyage, où je me traifne li lentement, (i ce n'clloit » qu'elles excufent fa longueur. Vous ne trouuerrez point cUrange que je i> fois encore à Hambourg, s'il vous plaill, Moni'^ de confidcrer quels » peuuent cdre les chemins dans tous ces pais marcl'cagcux de Hoiande » icy, «.t par cette faifon iV: par vne pluye continuelle, .l'efpere qu'elle » m'ennuyera moins dans les terres légères du Holllein-, t"v: que, cette » lune paffée, la gelée fuccedera & affermira les fanges de l'Ollrogothic. » Je ne prens qu'vn demy jour de repos auec M. de Meules... » (Page 274.) Chanut n'arriva à Stockholm que le 21 déc. ; il écrivait « à M. D'Auaux », le 25 déc. 1649 : « Vous fçaucz par expérience que » le chemin de Paris à Stockolm en cette faifon & auec vn peu d'cqui- » page, ne fe peut faire auec plus de diligence qu'en deux mois. » (Page 280 V.)

a. Tome V, p. 431. Voir ci-avant, p. 200.

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