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Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/332

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on n’y eſt pas aſſez préparé. Ainſi pluſieurs ne ſauraient s’abſtenir de rire étant chatouillez, encore qu’ils n’y prennent point de plaiſir. Car l’impreſſion de la joie & de la ſurpriſe, qui les a foit rire autrefois pour le meſme ſujet, étant réveillée en leur fantaiſie, foit que leur poumon eſt ſubitement enflé malgré eux par le ſang que le cœur luy envoie. Ainſi ceux qui ſont fort portez de leur naturel aux émotions de la joie ou de la pitié, ou de la peur, ou de la colère, ne peuvent s’empeſcher de pamer, ou de pleurer, ou de trembler, ou d’avoir le ſang tout ému, en meſme façon que s’ils avaient la fièvre, lors que leur fantaiſie eſt fortement touchée par l’objet de quelqu’une de ces paſſions. Mais ce qu’on peut toujours faire en telle occaſion, & que je penſe pouvoir mettre icy comme le remède le