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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/103

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l’installation dans le bois

tranquille en ces matins d’hiver tout froids et tout limpides, que d’allégresse tu mets au cœur ! Bénie soit ton envolée vers le bleu lointain par dessus la neige et la forêt, dans l’espace où te cueille la grande atmosphère des solitudes. Qui te voit, presse la marche pour l’hospitalité chaude des cabanes fraternelles ; qui t’active de sa main frileuse, sourit pour la flamme d’or, rayonnante et fidèle, au foyer des petits logis heureux près des hauts taillis glacés.

La flamme d’or faisait merveille, excitée par le courant d’air ; elle chauffait la maisonnette ; elle enfiévrait la besogne. On se hâtait…

— Que papa ne revienne pas encore…

— On n’a pas fini.

— Revient-il ?

— Le vois-tu, François ?

Ils épiaient son retour d’un regard furtif, par l’unique fenêtre basse donnant sur le paysage nouveau.

— Qu’il n’arrive pas ! qu’il n’arrive pas : la surprise serait manquée.

— Allons, dépêchons-nous !

Bons enfants ; à peine se sont-ils arrêtés pour prendre à la hâte quelque nourriture ; ils mangeaient en travaillant. Pourtant, ils firent une pause quand Théodule exhiba le crucifix, leur Bon Dieu venu de la maison de là-bas, tant aimée, et la