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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/113

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X

UNE NUIT D’ANGOISSE


F RANÇOIS Gaudreau, lui, ne reviendrait pas au chantier, l’année suivante.

Malgré les avantages de son contrat, il voulait sa liberté pleine, cherchait voie nouvelle et devait la trouver.

Ce samedi d’avril terminait une semaine très laborieuse. La température, presque tiède, amollissait les neiges, provoquait la sueur, fatiguait les bûcherons. Et le chantier Gaudreau chômait depuis midi. Théodule montait avec Aimé jusqu’au magasin de la Compagnie, renouveler les provisions ; Eugène et François se reposaient tout simplement : ils en avaient besoin, les pauvres petits.

Leur père s’en allait, raquettes aux pieds, la hache sur l’épaule, vieille habitude, surveiller la limite de son territoire de coupe. Il lui avait semblé, les jours derniers, que la cognée de l’équipe voisine gagnait de plus et plus et menaçait la fron-