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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/116

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le p’tit gars du colon

n’y passe… les manitous… rêva tout haut le Montagnais.

— Laisse les manitous ! railla Martel.

Puis sérieux :

— N’empêche qu’un homme avisé ferait, là-bas, sa fortune.

— Sa fortune ?… le mot fut dit vivement par Gaudreau.

— Tiens, la chute… un moulin… on scie de la planche… on la vend à Roberval… ça fait de l’argent, si tu veux croire…

Martel était convaincu, tous l’étaient.

Pour François Gaudreau, ce fut le trait de lumière qui, soudainement, découvre une piste… la bonne filière… Il la suivrait, décidé, là, du coup… mais n’en fit rien soupçonner… il regretta sa question trop visiblement intéressée, et laissa tomber :

— Bah ! de l’argent !… une chance… pas sûre pour une miette !

On l’approuva… Girouettes humaines, que nos têtes sont mobiles !

Trois échos répondirent à son doute fictif :

— Pas sûre, non certain… si loin !…

— En pleine sauvagerie !

— Bien fou de compter là-dessus !

Gaudreau riait sous-cape : la rivalité ne serait pas à craindre…