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le p’tit gars du colon

Hébertville, petite reine agricole, fleur de vaillance, éclose à quelques milles à l’est du Lac-Saint-Jean. Si belle, avec son léger clocher tendu vers les cieux pour porter à Dieu l’oraison d’un peuple, et, dans l’azur, cueillir les bénédictions de l’au-delà. Toute égayée par le blanc de ses maisons qui, presque toutes, servent de demeures heureuses à des cultivateurs… Le pastel se dessine dans le cœur : on l’emporte, ravi.

Et la musique douce des syllabes : Ville d’Hébert ! Le nom glorieux ! Le prêtre magnanime, avec ses braves, déblayant le terrain… Un sillon dans la forêt… l’église sur la colline souriant au sillon… « Venez, venez, bonnes gens : la paroisse est ouverte ! »

Et l’ancêtre lointain du premier Québec, ce Louis Hébert, qui, préférant à Paris le libre espace de la France Nouvelle, saisit merveilleusement le rêve de Champlain : donner aux blés nourrissants le généreux humus des érables canadiens.

L’a-t-il réalisé, le grand rêve fécond ?

L’histoire se répète : on trouve en ce pays, large et fertile, la trace des héros du sol, taillant leur domaine immense à tous les espoirs, à tous les amours.

∗∗∗

De l’un d’eux, voici donc le foyer nouveau.

Ni grand ni riche.