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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/136

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le p’tit gars du colon

Il examine tout autour de la cambuse transformée :

— Vous l’avez joliment bien réparée, ma maison…

Il n’en démord pas : chez-nousma maison… Petit François se dit : « On lui a pris sa demeure : il va nous mettre dehors… Ou peut-être est-ce un fou ?… » Il se le persuade : cette conviction le trouble.

Mais des pas, des voix connues : son père et ses frères, retour de la chasse : ils tendent un lièvre, une perdrix… Gaudreau voit le vieux :

— Bonté ! qui voilà ! l’père Jérémie Sainclair…

— Oui, Jérémie Sainclair, moi-même, en personne… et qui m’en viens reprendre mes chasse et pêche…

Petit François, naïf, demande :

— Papa, vous le connaissez ?

— Beau dommage, si on se connaît !…

C’est le vieillard qui répond, qui donne sa poignée de main chaude et vigoureuse :

— La bienvenue, Gaudreau, toi et tes gars, dans ma maison…

Il insiste sur ma maison. Et l’on trouve très drôle la situation.

— De fait, on n’est pas chez nous, pour dire le vrai, l’père, observe Gaudreau : c’est une aventure curieuse…